Kabylie : une statue géante en hommage au militant de tamazight, Massin Haroun (Vidéo)

Militant de la première heure pour la question identitaire amazighe en Algérie, Massin Haroun (1949-1996) a été honoré, ce mardi, par la population d'Akbou (Béjaia) en inaugurant une statue géante du personnage en présence de sa famille et les autorités locales ainsi que des figures connus dans le paysage militant amazighe. 

C'est dans sa région d'origine d'Akbou que l'hommage a été rendu pour ce  militant marquant dans l’Histoire du combat identitaire amazigh à l'initiative d'un collectif d'associations de la région et en collaboration avec l'APC de la commune. 

Des acteurs militants pour la question de tamazight  venus en nombre important ont fait part de l’événement, Nadia Matoub (Épouse de Matoub Lounes), Oulahlou et  le frère de Smail Yefsah en l’occurrence. Des prises de parole sur place ont toutes témoigné la grandeur de ce militant et son combat infatigable pour la question de tamazight en retraçant son long parcours dans la lutte identitaire.

Accusé dans l'affaire "des poseurs de bombes", le 2 mars 1976, Massin Haroun fut condamné à perpétuité par la cour de Médéa avec deux de ses compagnons Smail Medjeber et Hocine Cheradi. Il ne retrouve sa liberté  qu'en 5 mars 1987. Onze ans de prison durant lesquels, ce militant "a fait preuve de beaucoup du courage", témoigne sur place un de ses compagnons de prison et ajoute : "Je n’ai jamais vu un homme aussi courageux. En prison le directeur est venu lui proposer  des faveurs, un poste radio et l’accès à l’infirmerie, contre des cours de mathématiques à son rejeton qui allait passer le bac,  Haroun demanda si ses camarades allaient bénéficier des mêmes ‘’avantages’’ ; devant le refus narquois du directeur, Haroun dira : garder vos faveurs et votre fils". 

L'événement consacré à Massin Haroun a été riche en activités. Entre inauguration de la statue, témoignages et conférences conclu  avec un concert musical, le parcours incroyable de ce militant "intellectuel" a été mis sous projection devant un public nombreux venu des quatre coins de la Kabylie.  

L.D