Conférence non autorisée: Heurts entre policiers et citoyens à Aokas

juillet 22, 2017 by

 La société civile de la Daïra d'Aokas a tenu une réunion, le jeudi 20 juillet 2017 à 17 h, au centre culturel Rahmani Slimane d'Aokas, avec un seul mot d'ordre : '' libérez la culture à Aokas ''.

 Faut-il le rappeler le café littéraire d'Aokas subit des interdictions à répétition, depuis le début de l'année une dizaine de conférences a été interdite, ou plutôt non autorisée  puisqu'aucune notification de l'interdiction n'est délivrée à Azday Adelsan n Weqqas, l'association organisatrice des rencontres. 

Face à ce déni de liberté la société civile  est sortie pour crier son ras-le-bol en organisant une marche qui s'est ebranlée  de la placette Katia Bengana ( en face la poste) vers le centre culturel , lieu de la conférence de Ramadane Achab sur " Le combat amazighs : du 19eme siecles à nos jours" .


A l'appel de la marche,  près d'un millier de personnes, principalement des militants associatifs mais aussi des artistes, des ecrivains et des elus locaux, ont battu le pavé et ont repondu avec leur soutien à la tenue de la conférence au centre culturel Rahmani Slimane. Sur les pancartes des marcheurs on pouvait lire : " Liberons la culture à Aokas ",  "democratie de façade " , " 37 ans après Mouloud Maameri, on interdit encore des conférences en Kabylie " et d'autres slogans contre la repression qui s'abat sur la culture à Aokas .

 Un militant associatif  rencontré sur place nous a affirmé :" c'est le théâtre de verdure qui est visé par ces interdictions, une fois qu'ils sont assurés  qu'on a renoncé définitivement au centre culturel , ils nous interdiront de tenir nos activités dans Notre Théâtre. "

Dans un premiers temps, le centre culturel s'ouvre de force et par la volonté citoyenne; la conférence commence malgré l'absence de chaises, les presents se sont assis par le parterre pour ecouter l'auteur de " La néologie lexicale berbère : 1945-1995". 

Pendant ce temps, trois deputés, de la wilaya de Bejaia présents sur les lieux,  accompagnés par le responsable du CDDH de Bejaia negociaient  avec la police, avant de se diriger au siège de la Daira pour trouver une solution.

Point de solution, l'assaut est donné. La police chasse à son tour le public de la rencontre. Ces derniers ne se laissant pas faire , des emeutes eclatent.

 Au moment où nous mettons en ligne ce papier, les emeutes ne se sont toujours pas  arretées. Des sources locales nous ont  informé que les blessures portées aux manifestants ne sont pas graves et qu'aucune arrestation n'est enregistrée . 

Youcef O.




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