Ce soir, je suis triste par Larbi At Umalou

avril 11, 2018 by


Ce soir, j’abaisse mon étendard sur ce bitume en flamme. Oui, ce soir, tous les mots qui pourront racler ma gorge n’y changeront rien. Si l’horreur avait un visage, ce serait celui d’un avion qui associa la mort à tant de pauvres âmes. Les images s’accrochent encore, à nos yeux comme l’odeur d’immolés à nos narines. Ah oui c’est le cas. L’odeur de la chair innocente déroute tous mes sens.
Ce soir je ne voulus point décrocher un mot, mais comment ne pas en parler. Les mots sont amers, acides et infortunés, mais la mort délie les langues.
La perte de 257 jeunes hommes à la fleur de l'âge, défère chacun devant ses responsabilités. Tout un chacun est un jour responsable de ce qui se passe dans ce pays. Un pays pillé par les chats de gouttières, un pays qui envoie ses enfants dans les vaisseaux de la mort. Et combien-même nous sortira-t-on une erreur humaine ou technique. Cette mort porte un prix qu’on ne peut assumer.
Ce soir je suis triste. Ce soir je suis en colère. J’ai l’amertume qui s’agglutine comme une sangsue et qui s’abreuve de mes larmes. Mes larmes sont cachées, mais mon coeur en ressent tout le poids. Qu’ils reposent en paix. Ce soir nous venons de perdre plus de deux cent âmes. Encore une perte. Ce pays qui perd tout et ne gagne jamais. Mais cette fois ce sont des vies. Elles étaient jeunes, parties par amour du pays, un pays qui n’a jamais l’amour qu’on lui porta. Avec toutes mes condoléances aux familles des victimes, dont mes mots pourront soulager leur chagrin à défaut de changer quelque chose...


Larbi At Umalou


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