Je vous parle d'un printemps. Par Larbi At Umalou

avril 20, 2018 by
Bien des printemps sont passés, le nôtre ne s'oublie, ne s'érode et ne s'use point. Il est comme un âtre en perpétuelle incandescence, une âme en carence. Ce feu inextinguible qui tient nos consciences en éveil.
Il est une saison où le bonheur orne nos blessures, nos scarifications et nos cicatrices pour en garder les souvenirs intactes, vifs et irrécusables. Ils sont là, ils reviennent crescendo hanter l'oubli et nous les appelons de nos vœux. Oui! Ils sont là, ils nous abreuvent, nous font grandir et nous remettent forcement en question. Oui! Devrais-je d'ailleurs aujourd'hui sourire à ce dernier qui anima tant les révolutions ou devrais-je seulement pleurer ces larmes imbues, car trop de sang y est versé, en cette saison, trop d'honneur bafoué et trop de vies suspendues. Devrais-je oublier ou devrais-je emplir mon esprit de toutes les effluves saumâtres émanant de ces souvenirs qui s'acquiert encore mes nuits. On n'oublie pas le sang versé. On n'oublie pas les morts et la mort de la terre. Notre langue s'ignore, notre histoire se réécrit sans nous. Devrait-on encore une fois rater le coche? Devrait-on consentir encore l'oubli? Il est des jours comme aujourd'hui qui muent la léthargie de mon peuple. Jours de fête, mais il en découlent toujours quelques larmes. Jours de mémoire et il en découle souvent un peu d'amertume.

L. At. Umalu

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