Je contemple le monde, mes yeux s'entrouvrent et mon esprit se perd. Quel est ce monde? Mon monde, le leur ! Ils se tuent, se meurent et s'entretuent. Pourquoi donc cette tragédie?
J'ouvris mes yeux à mon âme qui s'agite, quelle en est la raison? Mon coeur s'essouffle, mes boyaux se tordent, j'ai peur. J'ai comme la hantise de procréer, car quel monde devrais-je léguer?
Mes enfants, les leurs et les autres, quel est ce monde!
Je m'assieds sur ce lit de paille, seul, becquetant mon chapelet et arguant ma solitude. Tout m'indispose à commencer par ce regard complaisant des gens.
On me nomme le sage. Je ne suis point sage. Je me contemple, je ne vois nulle sagesse. Je décèle seulement cette incapacité qui me ronge, la culpabilité, la souffrance, mais quelques uns encore me rassurent sur mon bon sens. Ils se donnent sans doute bonne conscience.
Mais qu'est ce que la sagesse dans ce monde, si ce n'est la négation du monde? Cette terre où la mort triomphe, où l'espoir s'amenuise comme les heures soumises aux caprices du temps. J'ai soudain mal, je ferme les yeux et je prie.
J'invoque Dieu et ne l'aperçue point. Dieu a-t-il ainsi quitté ce monde? L'a-t-il abandonné?
Je me recroqueville en entourant mon imperfection et je hume les fragrances de mes défaites. Je scelle mes yeux las, je rompt mes espoirs affligés et je laisse le doute me prendre...
L. At Umalou
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