Comment le choc des civilisations s’invite pour combler le déficit du capitalisme international

octobre 29, 2017 by


L’émergence des états nations sous formes d’un ensemble d’institutions modernes, post-révolution française de 1789 pour l’occident et post-deuxième guerre mondiale de 1945 pour les pays du sud, a permis de reconfigurer la géopolitique internationale et de précipiter les peuples du monde dans de nouvelles luttes économiques et idéologiques pour les peuples qui ont fait la révolution philosophique, et démocratique pour ceux qui se sont nouvellement affranchis de la colonisation.

L’organisation de l’état devait primer sur toute autre considération étant donné ce que furent l’oligarchie bourgeoise et la noblesse d’antan, ces derniers qui réfléchissaient, dictaient et exécutaient sans aucun contre pouvoir, et en l’absence de tout système qui pourra légiférer les décisions prises.

Cependant, des lacunes apparues de ce dysfonctionnement, ce qui a donné lieu à la naissance de la corruption et un certain favoritisme pour faire assoir leurs dicta, d’où la fameuse phrase de Napoléon « le pouvoir c’est l’argent pour payer la troupe, pour mater le peuple ». Pour remédier à ce déséquilibre, l’assemblée constituante se substitua à la meute des oligarques, et l’équilibre des pouvoirs commença à prendre effet avec la création des pouvoirs juridique et exécutif. Dès lors, le peuple devint légiférant, incarnait la nation à travers la constituante, cette dernière en conjuguant ses efforts avec le juridique, véritable arbitre de l’état. Naissait alors le nationalisme desdits états qui était de caractère rationnel, étant donné qu’il s’appuie sur des valeurs républicaines telle que l’égalité, la démocratie, les droits de l’Homme, la justice sociale….etc.

Le système économique adopté par la majorité des nations à nationalisme rationnel est un néolibéralisme caractérisé par une phase initiale ascendante illustrée par l’épanouissement et de l’individu, à travers son évolution dans l’échelle sociale qui lui permit d’aspirer à la possession de biens matériels et à un développement personnel, et de l’état via ses échanges à l’international. Le nationalisme rationnel à caractère économique libéral est rentré en confrontation « froide », durant une cinquantaine d’années avec le nationalisme révolutionnaire qui s’appuyait sur le communisme voire même le socialisme.

Ce dernier tirait son autorité d’une légitimité historique des masses populaire « prolétariat », qui se sacrifient pour la fondation d’un état purement publique. Néanmoins, nous avons assisté, durant la fin du siècle précédent, à un début de l’effondrement de des états à caractère communiste en trainant avec eux leur béquille, à savoir le nationalisme révolutionnaire, et qui s’est terminé par une reconversion vers le capitalisme. Dès-lors le monde ne connut plus la bipolarité de l’est et de l’ouest et il pénètre dans une globalisation à libéralisme économique omnipotent, ce qui a fait accélérer le processus du libre marché « transnational », marqué par un affaiblissement ces dernières années.

D’où les symptômes d’une crise financière mondiale qui s’est manifesté aux USA, ce qu’on appelle « la crise du capitalisme ». Etant donné le lien qu’il y’avait entre l’état et la nation, le nationalisme rationnel bascule de l’espoir vers le doute, et ce, par une remise en cause profonde de ses valeurs de démocratie, à travers des différentes guerres menées en Irak, l’Afghanistan, la Syrie, la Lybie…etc.

L’individu à priori libéral n’est plus heureux et vit progressivement la dégradation de sa vie sociale, tout en gardant un œil sur l’état nation qui n’est plus le même, du fait qu’il perdure de bafouer les règles internationales. Paradoxalement, le bloc de l’est (Ex URSS) dont l’état a fait un compromis avec le capitalisme tout en gardant la société sous la dictature communiste, réapparait de nouveau et commence à peser lourd dans les conflits internationaux et joue un rôle important dans la géopolitique mondiale. D’ailleurs, un certain espoir surgit subitement chez ces états à savoir la
Russie, la Chine, l’inde, la Corée du nord, l’Iran …etc. Dès lors, la peur qui depuis de longues années avait hanté ces états, a changé de camp et reconfigure de nouveau les relations internationales, en passant d’une gestion à hiérarchie verticale du monde à une gestion horizontale, qui aboutira invariablement vers un arbitrage collégiale dans les années à venir. Ce sont les émotions manifestées à l’échelle de l’individu qui reflètent la puissance ou la faiblesse d’une nation ou d’un état.

Aujourd’hui, la peur et le doute dominent les esprits des peuples, ce qui renvoie l’individu à être rassuré et protégé. L’individu en position de faiblesse se rassure en s’associant avec ses semblables « ethniquement », dans l’antichambre, d’où le retour incontestable au communautarisme et le début de la fin de la globalisation. La crise du capitalisme alimente la désintégration des états nations et la constitution des états/sous-états à nationalisme ethnique. La montée de l’extrême droite en France en est l’exemple vivant, ainsi la crise vécue en Belgique fin 2010 et qui a conduit à la démission du chef de gouvernement fédéral suite au désaccord sur la question linguistique qu’il y’avait entre les flamands, les wallons et les francophones. Ces dernières années, on a constaté le retrait de la grande Bretagne de l’UE (Brexit) qui risque de se rétrécir d’avantage, et la demande d’indépendance de l’Irlande auprès du Royaume Uni constitue la suite logique de ce processus qui continue sa croissance en Europe. Et dans cette configuration, les catalans qui aspirent à fonder une nation avec un drapeau, un hymne national et un particularisme qui nie leur appartenance à l’Espagne. Au proche et au moyens orient, ainsi qu’en Afrique on assiste à des luttes entre communautés ethnique, le cas des kurdes en Irak, et religieuses (chiites/sunnites, musulmans/chrétiens), dont les conflitsnon médiatisé au Yémen, au Soudan et au Cote d’Ivoireauront des retombées dramatiques sur les pays respectifs.

Cette situation conflictuelle permanente que vivent de nombreuses régions de la planète et l’éventuelle émergence de nouveaux états à nationalisme ethnique, favorisent la présence de l’état d’Israël au moyen orient (malgré les atteintes aux droits de l’Hommes que subissent quotidiennement les palestiniens) et renforcent sa légitimité, puisque considéré parmi les rares états à nationalisme ethnique dans le monde, et prolongera la durée de vie du néolibéralisme internationale.

Yidhir El Watani

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